Nouvelle mini-FAQ ce jeudi, où coach Féfé a été accompagné par HyP. Voici quelques questions/réponses complémentaires par rapport au live de lundi. De nouveau, retrouvez un récap des points majeurs évoqués, classés par thème.

Si vous avez loupé le récap de lundi, c’est par ici !


Bilan OWL

Source : Numerama

Cette méta centrée DPS vous convient-elle le mieux ?

“L’équipe a une vrai identité DPS. DaemoN et Mex avaient créé l’équipe dans cette optique, en pensant que les tanks allaient disparaître avec cette idée que l’équipe serait performante sur des métas DPS. Les coachs quant à eux ont une identité tanks, Seita et moi venons d’Europe où nous y avons joué les Contenders où nous avions de bonnes connaissances de la méta GOATS.”

D’après toi qu’elle est la différence entre les grosses équipes (Shock, Titans) et Paris ? Ça serait plus les mécaniques des joueurs, le game sens, la communication ?

“ La communication c’est quelque chose qui se structure, et qui est team dependent donc je pense pas que ça soit un problème de com. Le game sens probablement et les joueurs aussi. Le game sens c’est quelque chose de très sous-évalué, mais très important. La stratégie c’est une chose mais il y a toujours des imprévus, c’est pour ça que le game sens des joueurs est au centre de ce qu’il va se passer dans le match, collectivement et individuellement aussi : savoir quand il faut flank, pressure un shield. Toutes ces questions-là sont des questions de game sens pur et vont vraiment rentrer en considération. Shock ont des joueurs qui ont un très bon game sens, des leaders comme Super. C’est sûr que ça aide d’avoir des joueurs comme ça, des conditions de travail. Même leur coaching staff, Crusty, est connu pour être un très bon coach. Il a l’air d’être un coach sévère, mais juste : la bonne méthode !”

Il y a eu beaucoup de gens qui étaient des nouveaux dans la ligue mais aujourd’hui penses-tu qu’ils ont tous le niveau après cette saison ?

“Je pense que l’expérience OWL est très valuable pour un joueur. Un joueur qui a déjà vécu une saison OWL a déjà vécu tout ce marathon : le fait de jouer, ne pas jouer, faire partie d’une équipe, avoir des contraintes, jouer on stage, devant un public, des centaines de milliers de personnes qui regardent. C’est même plus valuable que le skill et encore plus l’année prochaine quand on va voyager tout le temps. Je pense que ces joueurs-là ont pris de la valeur et qu’ils ont atteint un niveau de joueur OWL même si je suis pas certain qu’ils l’aient eu en arrivant.”

Quelle pourrait être la méta de l’an prochain ?

“Y’a des double shields qui sont très très forts en frontlane donc Symmetra c’est fort parce que contre des shields, elle est complètement pétée. Moira aussi. Mais après le truc c’est que du coup Pharah pourrait peut être revenir dans la méta, et donc il faut prendre quelque chose pour la contrer… On ne peut pas savoir.”

HyP

Management de l’équipe

Si tu as une augmentation significative du budget de Paris, qu’elles seraient les investissements pour améliorer les performances de l’équipe ?

“Déjà staff, je pense qu’on a envie d’être 4 au lieu de 3 coachs pour travailler sur ce que je faisais avant c’est-à-dire le développement individuel des joueurs et que je puisse me concentrer un peu plus sur l’aspect préparation mentale aussi. À terme si tu as des budgets bien plus gros tu veux un nutritionniste, un physiothérapeute, un ostéopathe, des scouts, en soit le même cadre que dans le sport traditionnel.”

Comment vous êtes vous organisés après le départ de Lizlin ?

“Lizlin était Team Manager de l’équipe mais finalement elle avait plusieurs rôles différents au sein de Paris Eternal : elle s’occupait de préparer la nourriture pour les joueurs, faire les séances de préparation physique le matin. Elle avait également des fonctions en dehors de son rôle de Team Manager. Donc pour la remplacer ça a été très compliqué, même si l’arrivée d’Albless a fait beaucoup de bien à l’équipe. On a dû donc recruter un chef, Rick, dont vous avez pu voir ses oeuvres, dont un gâteau à l’effigie de Paris Eternal pour l’équipe. Pour l’aspect sportif, c’était plus les joueurs individuellement qui faisaient l’effort ou avaient leurs propres habitudes (Grey avait sa propre salle par exemple). Donc voilà, on a dû remplacer comme on pouvait vu qu’évidemment Alban a rejoint Paris plutôt pour ses fonctions de management d’équipe au quotidien.”

Comment étaient alors répartis les rôles de coach à Paris ?

“Quand on a tous rejoint Paris, il y avait une certaine sectorisation des postes : daemoN voulait s’occuper du cadre, Seita la stratégie collective, moi le développement individuel, la préparation individuelle des joueurs et Kyky de l’ennemi scouting. Quand on est passé à trois, la répartition des tâches a été nouvelle. Nous sommes devenus tous un petit peu plus polyvalents. En passant Head Coach j’ai travaillé sur le cadre, la structure mais aussi la stratégie collective. Kyky et moi nous occupions de l’individuel. De temps en temps on a demandé à Seita aussi, en plus de ses tâches d’analyste. Kyky s’occupait toujours de la partie ennemi scouting mais je regardais sur des patterns individuels évidemment. Un format moins sectorisé où tout le monde participait, essayait de mettre la main à la patte. On avait des fonctions de base, mais on essayait d’aller tous un petit peu sur les domaines des uns et des autres pour avoir différentes visions. Il y a eu des moments où Seita et moi n’étions pas d’accord sur quelque chose, alors on argumentait pendant des heures en staff meeting et avec les joueurs ensuite, pour essayer de trouver un compromis.”

Peux-tu décrire ta journée type ?

“J’arrive, je vais sur mon ordinateur, je regarde les VODs de la veille, les matchs qu’on a fait, j’analyse tout ça, je note des choses, j’envoie des messages perso aux joueurs (liés au jeu ou non), après on démarre les VODs. On détermine en réunion les points que l’on va voir, et je laisse en partie Seita lead. J’interviens dans des points précis ou quand je veux synthétiser un petit peu ce qu’il s’est dit pour que ça reste dans l’esprit des joueurs. Ensuite on mange, puis on a deux blocs de scrims ou je vais spectate soit un joueur individuellement, soit le collectif. On discute, on parle de ce qu’on veut faire. Derrière, on refait encore un peu de VODs pour regarder ce qu’on a fait. Ici, c’est moins un aspect préparation de la map, mais plus pour corriger les erreurs qu’on a fait sur la journée. Après c’est la fin de journée : soit on a des réunions de staff, soit on rentre chez nous. En gros, ça fait du 9h/10h – 21h, en fonction des jours.”


Autres questions

Par rapport aux projets de Féfé dans le streaming :

“Échanger avec la communauté est quelque chose qui m’a manqué cette année, j’ai donc envie de relancer ça via Twitch en streamant plus souvent. L’idée serait de stream 3 fois par semaine pendant le break, sur différents jeux. Notamment WoW Classic !”

Quel est ton avis sur Fisher de HSL Esports ?

“Je pense que Fisher est un bon joueur, et que Zaprey a pas mal carry l’équipe sur cette finale. De ce que j’ai pû entendre, Fisher a un gros leadership ce qui doit évidemment porter l’équipe.”

Comment faire pour devenir joueur professionnel ?

“Dans un premier temps il faut poncer le ladder, c’est une certitude. Juste pour atteindre un certain niveau et après il faut très tôt, surtout sur OW où le ladder n’est pas si révélateur du niveau des joueurs, aller dans des équipes internationales. Car parler anglais c’est un des critères premiers pour rejoindre un jour l’OWL, les équipes étant mixtes, et pas 100% françaises. Commencez donc très tôt en Open Division, en Contenders Trials, ou Contenders. Des équipes inter pour pratiquer l’anglais, jouer avec différentes nationalités, apprendre à fit avec d’autres types de personnalités, parce que les français n’ont pas la même culture, la même personnalité que d’autres joueurs et c’est parfois plus difficile pour eux de cohabiter avec des joueurs d’autres nationalités.”

Féfé

“Mon conseil quand tu pars de zéro, c’est essayer de faire des LAN, l’expérience LAN est importante, et surtout se faire des contacts. Ça va forcément aider. Ensuite tu te fais remarquer, et tu vas dans de meilleures équipes et ainsi de suite. Personnellement ça m’a beaucoup aidé. J’ai eu un trial au tout début du jeu chez Misfits par exemple, une des meilleures équipes européennes. Ça faisait 2 semaines que je jouais au jeu. Si je n’avais pas eu les contacts, jamais ça ne serait arrivé.”

HyP

“Mais à terme, pour un joueur, ces choses-là vont se réduire. C’est à dire que l’esport de manière générale est né des joueurs et du coup, les contacts avec les joueurs sont importants. Les joueurs sont quand même au centre du milieu et des décisions mais par exemple dans le sport traditionnel, ce n’est plus le cas. Il y a des scouts, qui sont en charge de rechercher des joueurs, trouver des talents qui eux vont être les décisionnaires du futur des joueurs et de leur capacité à être pro ou pas. La notion de contact entre joueur va se réduire petit à petit, elle est encore très présente dans l’esport qui est un milieu très jeune mais plus ça va se professionnaliser, moins les joueurs auront leur mot à dire sur quel joueur doit rejoindre telle équipe, quel joueur doit jouer. Il ne suffira pas qu’un gars qui pèse dise qu’il a envie de jouer avec lui, lui et lui et que ça se produise.”

Féfé

Comment fait-on pour devenir coach ?

“Je pense qu’il y a beaucoup de parcours différents. Y’a des gars qui enregistraient simplement des VODs au début qui sont aujourd’hui des coachs OWL, d’autres sont passés de joueurs à coachs. Personnellement, j’ai travaillé dans le sport. J’étais athletic trainer dans le basketball professionnel et j’étais passionné de jeux vidéo et de compétition donc l’esport c’était parfait pour moi, car c’était un domaine qui m’intéressait particulièrement. J’ai commencé à coacher des équipes en Contenders Saison 0 et derrière j’ai coaché Eagle Gaming, et je suis devenu coach comme ça. Mais c’est un parcours totalement différent. J’ai fait des études médicales, j’ai eu un diplôme de préparation physique et d’athletic training, j’ai travaillé dans le sport et derrière je suis allé dans l’esport. Ce sont des choses qui m’aident aujourd’hui parce que j’ai fait des cours de préparation mentale donc c’est super utile dans l’esport. Mais mon parcours n’est pas LE parcours à suivre pour être coach.”

Que penses-tu du niveau du VI de France cette année ?

“Le niveau est bon, ça va surtout être une question de synergie et de collectif, de méta, plutôt qu’une question de niveau.”

Qu’est ce qu’on appelle la philosophie de jeu ?

“La philosophie de jeu c’est à la fois au niveau du cadre, c’est à dire qu’est-ce que c’est qu’être un joueur pro, de faire partie d’une équipe pro, qu’est-ce qu’on attend de nos joueurs : qu’ils ne fassent pas d’erreurs, qu’ils tentent des choses ? Tu veux qu’ils respectent un cadre ou qu’ils s’expriment, développent leur game sens en sortant de ce cadre ? Pour ma part, je suis plutôt un coach qui a toujours valorisé la confiance avec les joueurs car les experts du jeu ce sont eux, car ils sont sur le terrain, même si je peux avoir une vision différente et une vue à la 3ème personne. J’essaye d’apporter ce que je vois aux joueurs mais derrière ma philosophie de jeu c’est plus d’avoir cette liberté et de développer un game sens collectif et à un certain moment le coach n’a plus d’utilité, il est là pour poser le cadre et ensuite les joueurs modifient ce cadre au quotidien sur le terrain.
Notre philosophie d’équipe c’est de continuer de travailler dur tous les jours, de pas baisser les bras et surtout de pas blâmer les uns les autres, de rester une équipe, une vraie famille et je pense que ce sont des choses qui ont fonctionné au fur et à mesure dans notre équipe même si on n’avait pas une compatibilité énorme entre certains joueurs. C’est pour ça d’ailleurs qu’on a été réguliers.”


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